Luminaires Art-Déco des années 30
Structures métalliques de formes géométriques
Raphaël Armand

L’histoire de l’éclairage : la préhistoire

L’histoire de l’éclairage : la préhistoire

Malgré les multiples talents humains existants, il nous est (encore) physiologiquement quasi-impossible de voir la nuit. C’est sur cette tautologie que repose notre article d’aujourd’hui. Nous nous sommes intéressés au rapport entre les humains du Paléolithique et l’apparition de l’éclairage.

L’éclairage a été le levier probant de notre société. Nous allons revenir sur les traces des moyens de luminosité qui ont marqué l’Histoire, mais arrêtons-nous un court instant pour observer un monde qui ne dort jamais. C’est au rythme de notre planète que nous sommes en perpétuel mouvement, l’éclairage a réussi le domptage de l’orbite de la Terre.

L’inconnu a toujours fait naître des histoires palpitantes des coutumes orales. En effet, la peur de l’obscurité alimente les mythes et légendes depuis plusieurs siècles et encore aujourd’hui, notre instinct nous fait souvent choisir les ruelles éclairées. L’éclairage apporte un moyen inestimable à l’homme pour continuer ses activités, en dehors de la lumière naturelle. Qu’il soit domestique, public, issu des mutations technologiques et des sources d’approvisionnement d’énergies, jusqu’à la signalétique des transports (phares et feux urbains)… La liste est légion, même l’écran sur lequel vous lisez ces lignes est doté d’éclairage, issu de cet héritage lumineux.

Voici un bon dans le temps, un retour aux prémices de l’humanité.

Le feu, premier éclairage artificiel

Notre voyage débute au Paléolithique, l’Âge de la pierre ancienne. La maîtrise du feu est apparue grâce à l’Homo erectus en France entre -450 000 et -400 000 ans. On passe d’une période d’observation du feu naturel à son utilisation. Grâce au feu, ils peuvent cuire la viande, se chauffer, se protéger des animaux, tailler la pierre… C’est une évolution qui favorise en premier lieu la cohésion sociale mais aussi la survie de l’espèce humaine. La domestication du feu va laisser place à la création de foyer qui va combiner chaleur et clarté.

Si dans les sites en plein air il est impossible de trouver des empreintes distinctes de systèmes d’éclairage de celles de combustion, c’est une autre histoire pour les grottes et cavernes. Direction Bruniquel, petit village du Tarn et Garonne qui a la particularité d’avoir sur ses terres, une grotte qui a connu une activité humaine souterraine il y a 176 500 ans. À 250 mètres de l’entrée un foyer de petite taille a été découvert, ce qui prouve déjà l’utilisation du feu comme éclairage artificiel.

La naissance de l’éclairage mobile : torches et lampes à graisse

L’évolution des Hommes conduit au paléolithique supérieur, l’âge de la pierre taillée. Les fouilles archéologiques dans les quatre coins du monde ont permis de trouver les différents procédés d’éclairage utilisés à cette époque. Ainsi, nous savons que les foyers, les torches et les lampes à graisse ont fait partis du quotidien des chasseurs-cueilleurs. Dans les grottes au sol préhistorique comme Chauvet en Ardèche, d’Arcy dans l’Yonne ou encore Lascauxen Dordogne les murs ont gardé des traces de mouchages. Le mouchage est le résultat d’une action de l’Homme préhistorique qui consistait à frotter la torche sur les parois pour enlever la partie carbonisée asphyxiant la flamme, de façon à la raviver.

On a également trouvé des amas charbonneux des foyers et les lampes à graisse abandonnées après usage. La période du paléolithique est certainement la plus marquée par l’apparition de l’éclairage car elle coïncide avec l’art rupestre. Il fallait évidemment de la lumière lors des sessions de peintures en guise de témoignage de l’histoire dans les coins les plus reculés de la Terre.

Si la torche est assurément le moyen d’éclairage favori des films d’action, la lampe à graisse est boudée par les boîtes de production. Et pourtant, plus élaborée qu’un bâton incandescent elle est l’ancêtre de la lampe à huile romaine et du chandelier médiéval qui ont plus ou moins accompagné les foyers jusqu’aux premières installations électriques.

Si l’on parle de l’âge de la pierre, c’est grâce à la confection d’outils lithiques en tout genre. L’avantage de la pierre est considérable dans son pouvoir de conservation et témoigne des pratiques préhistoriques. La découverte de Lascaux est certes un tournant en matière d’art et d’héritage historique mais c’est également le cas pour l’éclairage. Une lampe à graisse a été retrouvée quasiment intacte. il est question d’un support en pierre en grès rose, décoré par des motifs abstraits et des représentations animales. En son bout on trouve un récipient avec un creux. Ce creux est destiné à un morceau de graisse animale de rennes ou de bison qui permettait une combustion progressive. Il était nécessaire que d’une brindille pour activer la flamme.

Le chapitre touchant à sa fin, l’éclairage a encore de nombreuses heures d’anecdotes à vous conter jusqu’à la naissance des luminaires Raphaël Armand.

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